"Pourquoi moi ?" [pv Hélène]

La nuit... Le ciel s'était couvert doucement d'encre bleue bien compacte avant de virer au noir. Des étoiles scintillaient dans le ciel, autour d'une lune absente. Elles avaient l'air, comme cela, plus brillantes que d'ordinaire. Elles contrastaient si bien avec l'obscurité inqiétante de l'azur sombre, c'était vraiment une soirée à s'allonger dans la campagne pour observer ce visage du Paradis. C'était ce que les gens auraient aimé faire, certains gens, une certaine gen en particulier qui, bien au contraire, avançait à pas lents dans l'allée ténébreuse.

C'était toujours la nuit quand il y avait des problème. Ou des missions à accomplir. Si on pouvait appeler "aller jeter un oeil dans l'Allée de la Fatalité pour voir ce qu'il se passe" une mission. Mais quand on faisait partie intégrante de l'Ordre des Modernes, et qu'on savait que les Anciens étaient de plus en plus nombreux et prenaient de plus en plus de domination et de pouvoir, on n'avait pas le choix, il fallait s'y mettre à un moment. Tout le monde craignait de trouver un Mythe au coin d'une rue, ou même un sorcier, car eux étaient sans pitié, ils l'avaient déjà assez bien montré à plusieurs reprises.

Annie de la Fontaine faisait partie des Anciens, autrefois. Elle savait beaucoup de choses sur eux, par exemple que s'ils trouvaient une pauvre jeune fille seule au beau milieu de l'Allée de la Fatalité, ils ne seraient pas très galants. Surtout que c'était en partie leur territoire. Quoiqu'il en soit, pas le sien. Forcément, sinon que viendrait-elle faire par ici ?

Charles Perrault voulait avoir des nouvelles. Cela faisait un petit moment qu'ils ne s'étaient pas manifestés. Un petit moment, pour lui, ça devait faire... hum, 10 jours, sans plus. Pour Annie, cela ne signifiait pas grand-chose. Pour lui, c'était l'annonce qu'un plan se préparait. Toujours pessimiste; ou prudent ? Dans tous les cas, c'était elle qu'ils avaient envoyée dans cette rue où personne ne voulait se rendre. Et tandis que ses chaussures plates frappaient silencieusement le sol sous sa longue robe blanche, elle guettait le moindre bruit, la baguette à la main.

Non, honnêtement, quelqu'un d'autre aurait dû y aller à sa place. Elle n'était pas vraiment la mieux placer pour aller faire de la surveillance dans un quartier réservé, d'ordinaire, aux Anciens. Perrault avait-il donc autant confiance en elle ? Il pouvait envoyer Nicolas, par exemple, lui il ne risquait rien; ou même Victor, car même s'il était recherché et qu'il se ferait tuer s'ils l'attrapaient, il était bien plus fort et personne ne l'attraperait. Ou alors il pensait que les Anciens ne faisait pas vraiment attention à Annie, voire ils ne savaient pas qu'elle existait. Cela était probable, toutefois il valait mieux se méfier. Elle en connaissait certains qui ne risquerait pas de la reconnaître: son père, tout d'abord, Jean de la Fontaine, qu'elle détestait horriblement depuis peu. Ou même leur chef, Jean Racine, qui avait l'air de connaitre tout le monde.

Mais en attendant, ressasser n'avançait à rien. Elle devait plutôt se tenir sur ses gardes. Elle n'avait pas osé allumer sa baguette de peur d'attirer les méchants: il y en avait toujours qui se baladait à cette heure-là, près de minuit, dans cette rue où, soit dit en passant, il n'y avait pas grand-chose à faire, outre faire peur aux perdus. Elle avait d'ailleurs bien l'air perdue. Ne pas se fier aux apparences. Elle était loin de l'être.

La nuit... Le moment de la journée préféré d'Hélène. Moment propice à tout attaque discrète, faire le mal sans être reconnu, voilà qui était bien. Même s'il était vrai qu'elle aimait bien signer ses crimes...
La nuit rendait la plupart des gens nerveux. Rien n'était alors plus amusant que de voir cette nervosité à demi refoulée se transformer instantanément en terrer véritable en surgissant brusquement juste devant eux. Le plaisir qu'elle prenait à les torturer n'en était alors que plus grand. Il lui arrivait souvent de faire cela sur des moldus, avant. Mais elle avait eu pas mal d'ennuis à cause de ça, elle était à présent fugitive, recherchée par les autorités, et tout ça à cause de quelques malheureux moldus. Quelle tristesse de voir la société tomber dans de telles pratiques ! On aurait du au contraire la féliciter pour avoir débarrassé le monde d'une partie de cette vermine.
De toute façon, personne n'aurait pu contraindre le redoutable Hélène de Varsones à cesser ces pratiques si elle ne l'avait pas décidé. Personne, à part peut-être Jean. Il était le seul à pouvoir la faire changer d'avis, avec son inimitable force de persuasion... Jean... Jean Racine, naturellement. Les paroles de La Fontaine n'était pour la plupart pour Hélène que de vagues bruits perdus dans le vent. Il était riche et influent : elle avait besoin de lui pour vivre sans toucher à sa fortune personnelle, assurer une place importante à François et elle-même au sein de l'ordre des Anciens. Voilà tout. Il était loin d'avoir la classe et l'envergure de Racine...
Pour en revenir aux moldus, cela ne l'amusait plus de s'en prendre à eux. Des proies beaucoup trop faciles. Par contre, si elle avait eu quelques Modernes à se mettre sous la dent... Pendant un bon moment, elle avait pu s'amuser sur le captif de son amant, Victor Boileau. Mais à présent il s'était enfui. Et beaucoup de choses avaient changé au sein de l'Ordre des Anciens. Beaucoup moins d'actions, si ce n'était quelques missions secrètes pour tenter de retrouver le fugitif, et surtout beaucoup de méfiance au sein du groupe : on soupçonnait l'un d'entre eux d'avoir aidé Boileau à s'enfuir. Et cela pouvait être n'importe lequel d'entre eux... Elle était cependant vexée que Jean puissent penser un seul instant à se méfier d'elle, sa plus fidèle servante depuis toujours...
Bref, tout cela pour dire qu'Hélène s'ennuyait, ces temps-ci, et d'autant plus avec la rentrée à Beauxbatons de François. Alors, souvent, la nuit, elle se promenait dans l'Allée de la fatalité. L'obscurité lui allait bien au teint. Et puis, par un heureux hasard elle pouvait toujours rencontrer au pauvre sorcier égaré... qui ne ressortirait jamais vivant de cette allée...
En parlant de sorcier égaré... La frêle silhouette blanche à quelques pas devant elle ne correspondait pas à celles que l'on pouvait apercevoir d'ordinaire dans ce coin réputé "mal famé" qu'était l'Allée de la Fatalité.
S'approchant avec une grande discrétion, elle aperçut son visage. Il ne lui était pas inconnu, loin de là. Annie de La Fontaine, propre fille de l'amant d'Hélène. L'une des seules a avoir réussi à quitter le clan ds Anciens vivante. Cela n'alalit pas pouvoir durer, Hélène ne l'entendait pas ainsi. Elle n'avait jamais supporté cette gamine, et sa mère pas davantage, même du temps où elles étaient encore dans le même camp. Son changement de coté donnait simplement à Hélène un motif pour régler ses comptes. Elle se demanda un instant ce qu'elle venait faire là, mais ne s'attarda pas sur la question. Cela n'avait aucune importance. Elle ne l'avaiat pas encore vue : il fallait en profiter. Elle se rapprocha encore. A présent, seul un mètre la séparait de sa proie.

-Tiens donc, mais qui voilà ! s'exclama-t-elle d'une voix doucereuse qui ne présageait rien de bon. Une jeune agnelle a perdu le chemin de sa bergerie ? Tu ne sais donc pas que tu n'es pas la bienvenue ici, La Fontaine ? Expelliarmus !

Lorsqu'Annie se retrouva face à Hélène de Varsones, elle sentait qu'elle n'allait pas tarder à se faire attaquer. Hélène de Versones était sa belle-mère. Son père l'avait épousée à la mort de sa véritable mère, mais à ce moment elle faisait déjà partie des Modernes, tout comme son frère. D'ailleurs, il semblait que depuis quelques temps, son frère ne l'aimait pas du tout - non pas qu'il ait eu une bonne raison de l'aimer un jour ! Annie ne soupçonnait rien des plans d'Antoine, déjà parce qu'il n'avait pas vraiment l'intention de lui en faire part, mais surtout parce qu'elle était bien trop occupée ailleurs et pour d'autres raisons. Là, par exemple, elle allait se recevir vite fait un sort avant d'avoir le temps de réagir. Hélène était une véritable folle, déréglée par son séjour en prison. Quant à son fils, il était à Beauxbâtons, habitué redoublant, qu'Annie n'avait pas beaucoup l'occasion de voir parce qu'il n'approchait jamais la bibliothèque. Non, cette trop grosse étendue de livres et de choses qui nécessitent la réflexion devait trop abîmer son petit cerveau, ou trop le fatiguer. De toute façon, elle doutait même qu'il sache lire. Mais pour en revenir à sa mère, elle était complètement folle et ne voyait que les meurtres et les tortures. D'après ce qu'avait pu lui raconter Victor après s'être échappé, elle était pire que tout. Même le grand chef Jean Racine avait un minimum de dignité et ne torturait pas vraiment ses victimes pour le plaisir, il devait avoir quelque chose derrière la tête.

Bonsoir, Hél...

La fin de sa phrase se perdit dans le cri de sa belle-mère accompagné par le violent choc qu'elle reçut par le sort qu'on lui lança. c'était un simple expeliarmus, mais un expeliarmus puissant et bien lancé. Annie tint fort sa baguette. Mission réussie, elle ne la lâcha pas. Au contraire, ce fut elle qui fut projetée contre un mur. Surprise plus que blessée par l'envergure du sort, elle se laissa tomber sur le trottoir, sa jambe légèrement endolorie. Elle se prit les pieds dans sa robe en essayant de se relever et ainsi dut rester parterre. Elle s'appuya sur ses mains sans oublier de tenir fermement sa baguette, sachant que si elle se retrouvait désarmée Hélène prendrait immédiatement l'avantage. Elle souffla un moment. De toute façon, sa belle-mère, comme elle l'avait si bien pensé quelques secondes avant, n'avait dans la tête que faire souffrir ceux qu'elle avait choisis comme victime, et ça ne faisait aucun doute qu'elle attendrait qu'Annie se relève avant de lui jeter un deuxième sort. Du moins, c'était ce qu'elle pensait. Mais quand elle releva la tête, décoiffée, un mince filet de sang coulant de son front, elle pensa qu'il valait mieux attaquer avant. Elle n'avait pas vraiment prévu qu'en entrant dans cette rue, elle se retrouverait si rapidement confrontée à un duel. mais cette folle tirait sur tout ce qui bouge.

Stupéfix !

L'effort que lui avait demandé ce sort l'essoufla complètement. Elle avait levé le bras avec difficulté, toujours entravée par l'expeliarmus qui lui avait véritablement coupé le souffle. Cette fois, elle combattit toute sa faiblese pour se relever, maudissant ses chaussures à la mode. Les riches moldus n'avait pas vraiment besoin de courir, c'était vrai, et ils mettaient tous ces hauts talons qu'elle n'appréciait pas beaucoup. Ceux-ci avaient débordé sur le monde des sorciers et à présent on ne trouvait plus que cela partout. Certains semblaient toutefois avoir gardé l'usage de leurs vieilles chausures. En tout cas, Hélène avait, en gros, les mêmes. En revanche, elle ne portait pas les belles robes de l'aristocratie, préférant qulque chose de plus noir qui reflétait bien ce qu'elle était, d'ailleurs. Ces Anciens avaient un style bien particulier.

Veuillez vous relever, vous n'allez pas rester par terre, c'est ridicule. Qu'est-ce que vous faites là ?

Elle pointa sa baguette sur sa belle-mère, ne voulant pas lui laisser l'opportunité de l'attaquer de nouveau. Surtout qu'ele n'hésiterait pas, il n'y avait aucun doute à avoir là-dessus. Elle était pire que folle, en fait. Mais cela, Annie l'avait toujours su. Avant même que son père ne se marie avec et qu'elle lui tienne lieu de mère à la place de l'ancienne qui, d'ailleurs, valait nettement mieux que celle-ci. Sa véritable mère était calme et posée, toujours sérieuse et réfléchie, elle n'agissait jamais sans y avoir sérieusement songé, sans s'être posé et reposé la question. Si elle n'était pas morte, elle aurait été d'une grande aide dans l'Ordre des Modernes. Annie, en y songeant, devait retenir de grosses larmes. Si la disparition de sa mère lui était déjà douloureuse, la pensée que c'était plus qu'une aide précieuse qui avait disparu l'affaiblissait énormément.

Je vous ai posé une question: que faites-vous ici ? Ca fait plus de dix jours que l'on n'avait plus aucune nouvelle de vous. Je suis certaine que vous préparez quelque chose. Vous avez une nouvelle cachette dans l'Allée de la Fatalité ? Ou vous avez découvert un Mythe qui n'était pas de votre côté qui se cachait par là ? franchement, laissez le monde en paix, oubliez le fabuleux pouvoir que vous cryez avoir ! Vous vous rendez ridicules.

Cette assurance n'était pas la sienne. Heureusement qu'Hélène était seule, car Annie ne saurait imaginer ce qu'elle aurait fait si elle s'étai trouvée face à plusieurs Anciens en même temps. Elle était une ancienne Tigor, loyale, brave et courageuse, mais elle avait vite peur. Peureuse, peut-être pas à se point. En tout cas, pas vraiment assurée. Cependant, on lui avait appris qu'il valait mieux toujours avoir l'air sûr de soi, que si l'ennemi se rendait compte de notre faiblesse, il serait vite en possession de l'avantage. Avant tout, il ne fallait pas qu'ils obtiennent l'avantage. ils étaient nombreux, effectivement c'était dur de résister, mais c'était les résistants qui permettait de vaincre et de rester en paix. Ce serait la fin de toutes les libertés qu'il leur restait si jamais les mauvais sorciers prenaient le pouvoir. Le peu de libertés qu'il leur restait... Pour l'instant, les groupes étaient à peu près à égal niveau. Tant que cela se maintenant, tout allait pour le mieux, c'était même relativement calme. Une guerre froide. Dès qu'ils seraient devant les Modernes, tout changerait, les choses ne seraient plus les mêmes. Cela deviendrait extrêmement dangereux.

» Hélène de Varsones